Mon ressenti quant à la crise sanitaire vécue à l’école

Osez montrer vos couleurs, vos valeurs !
Osez montrer vos couleurs, vos valeurs !

Aujourd’hui, je me sens poussée à écrire ce que je ressens vraiment de la situation actuelle en lien avec la crise sanitaire et avec la scolarisation de mes enfants.

Tous les deux suivent pour l’instant un enseignement classique à l’école, et y vont, tandis que je peaufine et souhaite vraiment passer à l’IEF (Instruction En Famille).
Ma situation actuelle est très chaotique : je suis toujours en plein divorce, j’ai des projets en tête mais faute d’argent, je reste bloquée… Eh oui, encore et toujours lui, l’argent ! « L’Art Régent »… cet art subtil de nous emprisonner dans ce qu’on connaît, faute de mieux. Donc, eh bien oui : mes enfants ne sont pas encore en IEF ! Je gère comme je peux la situation faute d’aide et de soutien, je reste positive mais n’avance pas plus que ça. Je fais de mon mieux mais je rêve clairement d’une autre vie. Je m’accroche, je m’accroche… je sais qu’un jour, tout ira mieux ! En attendant, je fais avec. Je galère mais c’est comme ça.

Bref, tout ça pour vous faire part de mes ressentis quant à la situation liée à la crise sanitaire à l’école. C’est très triste…

Ce matin, j’ai été très dégoûtée d’emmener mes enfants à l’école. Je le vis comme un échec quant à mes rêves, mes envies réelles, sincères et profondes.
Pendant le trajet en voiture, j’en avais le coeur tout resserré, l’estomac noué à la limite de la nausée. Vraiment dégoûtée…
J’avais les larmes aux yeux et me sentais vraiment nulle d’emmener comme ça mes deux loulous, pour suivre le mouvement et faire comme si de rien n’était. Sauf que le monde a changé, les choses ont évolué et ce rythme ne convient plus.

Se dépêcher, presser les enfants, toujours speeder alors que je prône les synchronicités et un rythme plus doux qui soit en adéquation avec le rythme des enfants et non celui d’adultes devant aller travailler (l’éloge de la « lenteur » en fait à mon sens), ces contradictions me gonflent !

Et que dire ensuite de cette file d’attente des parents avec leurs enfants ? Le mot qui me vient est « répugnant »… On se grouille d’arriver à l’heure à l’école et puis l’instant d’après, on doit poireauter dans cette file d’attente. D’autres contradictions se trouvent ici réunies : par exemple, je vois un enfant poser par terre son cartable, se nettoyer les mains au gel hydro-alcoolique avec son Atsem, puis reprendre son cartable par la poignée (qui doit être pleeeeeine de microbes !). Et les doudous des petits : on n’est même plus sur des « mi-crobes », mais des « crobes entiers » là !
Les parents essaient de se détendre par des traits d’humour, mais ils sont pressés par le temps pour aller ensuite au travail. Difficile de respecter les horaires quand il faut patienter de la sorte !

Et ces masques sur nos visages !…
C’est se voiler la face, se cacher, obéir sans plus vraiment savoir pourquoi. La double impression d’étouffer, d’être étourdi(e), de manquer d’air, de liberté, d’être bafoué(e) de son droit à l’expression du visage. Tu souris ? On le verra pas. Tu fais la gueule ? On le verra pas non plus. Tout au plus, ce sont tes yeux qui montreront ton humeur, tes sentiments. Impossible de mentir avec le regard.

On s’entend à peine à parler avec ce foutu masque. Il faut répéter, hausser la voix, bref, forcer ce qui était auparavant humain et naturel.
On se distancie, on se méfie et en plus, on se gueule dessus…

Les enfants avancent, doucement, au fur et à mesure de la file d’attente, obéissant sans trop savoir pourquoi. On sent une certaine impatience chez certains, une spontanéité de vivre, étouffées, elles aussi. Pas de contact, pas de câlins, pas d’échanges. C’est froid et impitoyable.

Ma fille était la dernière dans la file d’attente ce matin. J’ai juste eu envie de fuir avec elle, de la prendre dans mes bras et de suivre mon instinct de mère, de louve, de partir d’ici au plus vite.

Je repense à la journée d’hier, un mercredi avec mes deux enfants, où tous les trois, nous avons vécu des moments de pur bonheur, de joie partagée, selon un rythme établi uniquement par de belles énergies qui nous entouraient !
Nous suivions simplement les belles et bonnes synchronicités qui se présentaient à nous : c’était un merveilleux cadeau du Ciel.

Un pique-nique tout simple le midi aux Arcades, à Joué-sur-Erdre, à profiter de la Beauté de la Nature, à admirer les arbres, leur feuillage et les rayons du soleil à travers, à écouter bruisser le vent à travers les feuilles, le doux murmure de l’eau qui cascade ici.
Juste observer et admirer la Nature, lui rendre hommage, la respecter et apprendre à développer encore plus ce respect.
Regarder une chenille, expliquer comment elle se transforme en papillon ; expliquer ce qu’est une bogue de châtaigne ; avoir la chance d’écouter le cri d’une buse ; voir des gardons faire des ronds à la surface de l’eau ; découvrir des pommes sauvages et ramasser des « petits trésors » qui feront un joli panier de souvenirs de cette journée : cailloux aux formes et aux couleurs étonnantes, bouts de branchages et d’écorce, plumes…

Marcher dans l’eau et s’amuser à s’éclabousser, jouer avec du sable ou des pierres, et laisser ses soucis se dissoudre doucement dans l’Erdre.
Être là, juste là, dans l’instant présent. Vivre.

Et ce contraste saisissant ce matin, cette impression de manquer d’air, cette envie puissante d’avouer mon ressenti à l’institutrice qui était à l’accueil, de refuser clair et net cette scolarisation (bien que je ne remette absolument pas en cause la qualité de l’attention portée dans cette école à chaque enfant, au contraire même). Ce sont les règles mises en place par l’Education Nationale qui sont horribles ! C’est franchement lourd à voir et à supporter !

Ma fille a eu une forme d’appréhension à aller vers sa classe et elle ne voulait pas avancer plus que ça… Elle sentait que c’était bizarre, contradictoire. Elle a eu un gros coup de chagrin qu’elle a cachée comme elle a pu, mais je voyais bien des grosses larmes venir dans ses yeux, qui rougissaient et étaient embués. Elle a réussi à ne pas pleurer, elle a caché sa tristesse. J’avoue avoir eu du mal à ne pas me laisser aller aussi à ses émotions. Je me suis sentie nulle, limite lâche de la laisser ici. Heureusement, l’équipe enseignante est au top pour accompagner les enfants et les parents. J’ai pu laisser ma petite et partir, mais je souffrais intérieurement de cette situation…

Mon coeur, mon intuition, me crient de prendre RDV pour demander une déscolarisation.
Je n’en peux plus, de mes propres contradictions liées à mes peurs (peur de désobéir et de faire autrement – mais honnêtement, il n’y a que moi que ça touche et tout le monde s’en fiche sinon ! -) et mes contraintes matérielles qui m’obligent pour l’instant à faire comme ça.

Ah, encore ces traces de ce fameux syndrome de l’imposteur… mais je t’aurai, crois-moi !

Je souhaite plus que tout offrir à mes enfants et à moi-même une vie meilleure, une vie saine et en contact avec la Nature. Je souhaite vraiment que tout se débloque pour moi et me permette d’avancer !

Le midi, j’ai récupéré ma fille, heureuse apparemment de sa matinée.
Pendant le repas, et je n’oublierai pas ce regard, elle me regarde droit dans les yeux, avec un air de chien battu, les yeux rouges de fatigue, une petite mine, le visage pâle. Elle me dit d’une petite voix :
– « Ça va bien, Maman ! »
Et là, paf !, c’est une immense claque pour moi car je me revois toute petite, comme elle, pareil, avec ce même air et ce même caractère. Il y a vraiment dans cette scène le « masque » du « tout va bien », du conformisme social et de l’orgueil « tu vois, j’arrive à faire comme les autres, je vais bien ! ».

Ce masque qui ne fera que devenir plus prégnant, si on laisse faire, si on continue à s’aveugler. Jusqu’à ce qu’un jour, le psycho-somatique s’en mêle et fasse savoir au corps qu’il y a un problème… Une vraie bombe à retardement, dont nous avons tous notre part de responsabilité.

Et ses petites mains, déjà rouges et irritées par les lavages répétés des mains au savon et au gel hydro-alcoolique…

Ma fille finit par s’apaiser quand nous prenons le temps d’une « pause » avant sa sieste, pour colorier et dessiner. Je mets pause entre guillemets, car avec un rythme calé sur celui de l’école, ce qu’on appellerait autrement un « temps » où on fait les choses en conscience, se réduit ici juste à une « pause »…

Je souhaite vraiment pratiquer l’IEF avec mes enfants, car à mon sens, c’est anticiper certains maux, certaines blessures qu’on infligerait à l’enfant.

C’est aussi prendre soin de l’autre et se soigner « soi-m’aime » par la même occasion, en douceur et dans des valeurs de bienveillance, d’écoute et de patience (« pas science » aussi car il est bon de se montrer détendu, d’aborder les choses avec humour, pour apprendre d’une manière décontractée).

Voilà… Ce n’est pas souvent que j’écris de cette manière, mais il faut quelque part que la vérité se sache. Je partage ici mes sentiments, en toute sincérité et honnêteté. Je reste convaincue malgré les circonstances actuelles que les choses vont aller dans le sens de l’amélioration, car nous allons tous nous rendre compte que l’Humain compte plus que tout.
Nous allons (re)découvrir la vraie valeur des choses, et non leur simple coût… Un profond changement de paradigme se met en place. Alors, mettons-nous à la tâche, comme dans la fable du colibri !

Colibri à l'aube d'un jour nouveau
Colibri à l’aube d’un jour nouveau

Une immense pensée de soutien pour toutes celles et ceux qui travaillent en milieu scolaire en ce moment !

 

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