Journée de Sensibilisation au Deuil Périnatal : tendres pensées !

Le 15 Octobre est la Journée de Sensibilisation au Deuil Périnatal : une journée spéciale, dédiée aux parents endeuillés par la perte d’un enfant, pendant la grossesse ou peu après l’accouchement.

Ruban du deuil périnatal
Ruban du deuil périnatal

Certains ne comprennent pas ce qui arrive aux parents touchés par cette mort. Les mots sont difficiles à trouver : il y a une appréhension à trouver les bons mots, surtout quand soi-même, on n’est pas parents et qu’on a peur de mal aborder ce sujet ; ou qu’on est parents et que les enfants symbolisent la Vie. Certaines personnes ressentent une réelle envie d’aider, mais par peur d’être maladroits, elles préfèrent se taire. Ce n’est pas « méchant », mais juste parce que les mots ne suffisent pas à soulager les « maux »…

Depuis le début des années 2000, les mamans sont mieux soutenues en milieu hospitalier dans le processus du deuil, qui va de l’annonce d’une malformation, d’un arrêt de battements du coeur du bébé, etc…
Il y a moins cette pression mise sur les mères, comme si elles portaient encore tout le poids de la culpabilité de ce qui arrive à leur bébé (en écho à la phrase hélas bien connue : « C’est la faute de la mère ! »). Elle ne sont plus comme accusées des maux que connaît le foetus, l’accouchement spécial qui est prévu est guidé par des sages-femmes attentives, formées dans ce processus si spécial de deuil, où on va vers la Mort et non vers la Vie.
On ne met plus la mère au milieu des autres femmes accouchant et dont on entend le bébé crier, vivre, comme pour mieux appuyer là où ça fait mal, accuser, enfoncer dans la culpabilité, la douleur.

Pour ma part, en 2016, quand on m’a annoncé la trisomie 21 de ma petite Agathe et les pathologies lourdes qu’elle portait, j’ai été très bien suivie au CHU de Nantes, et entourée par une équipe médicale pluridisciplinaire compétente et à l’écoute.
Mon choix d’interrompre la grossesse à quasiment 6 mois de gestation a bien été entendu et soutenu. Ma petite fille portait au moins 3 grosses malformations cardiaques avec un risque à tout moment de mort in utero, et de ne pas survivre à l’accouchement, ou bien de ne pas supporter les opérations à coeur ouvert à subir sitôt née… Sans parler de toutes les autres malformations détectées aux nombreuses échographies effectuées pendant cette grossesse si spéciale, où le temps s’était arrêté et semblait lourd, éternel. Difficile à imaginer en plein été, au mois d’août, un mois si insouciant d’habitude, si beau ! Je me souviens très bien mon impression en sortant de la première échographie, sitôt les portes coulissantes du CHU franchies, l’impression que le sol goudronné allait s’ouvrir juste en-dessous de mes pieds, comme si l’enfer allait se montrer et m’engloutir, tandis qu’autour de moi, les gens vaquaient tranquillement à leurs occupations : tenues d’été, lunettes de soleil, livre à la main, emplettes, rires entres amis, déambulations dans les rues ou les transports en commun… j’étais à des lieues de tout ça !

Le lendemain de « l’accouchement », ce déclenchement provoqué et arrêté à une date précise par les médecins, j’ai voulu une cérémonie religieuse d’enterrement pour ma fille.
Agathe, ma première fille…
Morte-née, si petite et si belle, malgré toute la souffrance subie…
Et cette sensation magnétique intense, de son âme quittant mon corps, quittant ce monde, quand son coeur a été arrêté par une injection létale…
Non, il ne pouvait ne pas rien avoir, c’était impossible.
A l’époque, je n’étais pas ouverte à la spiritualité, au contraire même. Mais cette sensation très particulière, vraiment magnétique, m’est toujours restée depuis. Quand on parle d’expérience très dure pour forcer l’éveil spirituel, oui, c’est sûr !
Alors je me suis raccrochée à la religion catholique et ai demandé une petite cérémonie d’enterrement dans mon village, Riaillé. Il y avait juste le prêtre, deux personnes officiantes, une personne des pompes funèbres, mon ex-conjoint et moi-même. Je ne voulais personne d’autre, j’étais bien trop accablée.
Signe du destin, ma fille est partie deux jours après l’Assomption et a été enterrée une semaine après. Le jour de son enterrement, son visage était lisse, rose et impeccable, les traits étaient beaucoup plus légers que le jour de sa mort-naissance. Elle était même très belle !
Je me souviens de l’apaisement total qui régnait dans la chambre mortuaire quand elle a été mise en cercueil. Des guides, des anges, devaient être là, mais comme je l’ai mentionné plus haut, à l’époque, j’étais assez fermée à tout cela.
J’avais vraiment pourtant cette image d’un ange immense qui emplissait la pièce et diffusait une sensation d’amour, d’apaisement, total.

Des gens ne comprennent pas que l’on fasse tout cela pour une « chose », à peine un être qui n’a même pas vécu. Il faut respecter les choix des gens, ne pas juger. Chacun sa vérité, mais il est important de ne pas blesser l’autre.
Chacun son processus de deuil, ses croyances. Il est cependant temps que les tabous autour de ce type de deuil se lèvent. Il n’y a pas de honte à avoir et il ne faut pas se sentir coupable.

Comme dans n’importe quelle situation de deuil, il ne faut pas avoir peur des larmes, de pleurer. Ce n’est pas un signe de faiblesse, bien au contraire : vous avez enduré le pire et vous devez vous autoriser à lâcher du leste.
Sinon, en résistant, en croyant être fort, vous ne faites que refouler la douleur et elle a besoin d’être extériorisée pour vous permettre d’avancer vers un chemin plus léger, d’acceptation, qui vous mènera vers « la vie d’après », la vie sans l’enfant, mais où le travail d’acceptation, de lâcher prise, vous aura permis de construire une autre vie, différente de celle attendue, mais qui sera belle, n’en doutez pas un seul instant !

Rose blanche - Pour ma petite Agathe
Rose blanche, en mai, d’un rosier dédié à ma petite Agathe

Soyez à l’écoute de votre corps, de vos sensations, de votre âme. Entourez-vous de belles personnes, attentives, patientes, prêtes à vous écouter et à vous consoler.
Si besoin, un suivi psychologique peut aussi être d’une grande aide. Des psychologues travaillant dans des services hospitaliers de maternité ou de pédiatrie peuvent vous offrir leur aide pour aller mieux, « vider votre sac » et vous permettre de rebondir après cette épreuve. Le centre CAF de votre département saura sûrement bien vous aider avec des médiateurs spécialisés et des conseillers/ères formé(e)s à ce type de situations. Je sais que pour ma part, cela m’a été d’une très grande aide, et c’est via la psychologue qui m’a suivie à l’époque, à la clinique Sainte Marie, à Chateaubriant, que j’ai découvert les bénéfices des soins énergétiques ! Comme quoi, tout est vraiment lié et ma petite fille a eu véritablement un rôle d’éveil spirituel !

Quand il s’agit d’une IMG, sachez en tout cas que personne n’a le droit de vous rabaisser, de vous humilier, parce que vous avez dû faire un choix difficile. Certains n’admettent pas qu’on décide la mort en plein processus de grossesse, mais c’est un choix personnel, un choix d’âme, d’incarnation, une leçon à vivre, à expérimenter, pour évoluer dans un sens déjà choisi avant de venir sur Terre.
De même, et c’est dur à encaisser au début, mais certaines âmes choisissent de repartir très vite, avant même la naissance, car cela fait partie de leur processus d’évolution d’âme. C’est un choix d’incarnation pour elles aussi, pour évoluer encore plus vite.

Quoiqu’il en soit, nos petits anges sont toujours avec nous et nous envoient des signes : des plumes, surtout, des senteurs de fleurs, des sons, des sensations, des rappels de leur prénom…
Parlez-leur, faites-leur part de vos pensées : ils sont là, tout près de vous ! Ils ne vous oublient pas et vous protègent, tous les jours. Ils vous remercient aussi de l’attention que vous leur portez, de la bienveillance que vous avez eue pour eux quand ils étaient encore sur ce plan terrestre…

Les plumes, signe de la présence des Anges
Les plumes, signe de la présence des Anges

Le 15 Octobre est donc une journée pour échanger entre par’anges et sortir de l’isolement dû à ce deuil si particulier.
Aujourd’hui, je suis allée déposer au cimetière une rose blanche, une bougie et une composition florale pour ma petite Agathe, ma fille des Etoiles, ma Fée, mon Soleil. Son grand frère et sa petite soeur sont venus aussi, par choix. Là encore, même en tant que parents, il ne faut rien imposer à ses enfants, mais répondre patiemment à leurs questions, car eux aussi s’en posent et souffrent, même s’ils ne disent rien.

Une rose blanche peut être offerte à votre petit ange, avec une bougie, en symbole de reconnaissance et de gratitude. Ce jour particulièrement, pour vous sentir en connexion avec les autres familles, mais surtout, n’importe quel jour, dès que vous en avez envie. Suivez votre coeur !

Rose blanche et bougie pour les Anges et les Par'Anges, le 15 Octobre
Rose blanche et bougie pour les Anges et les Par’Anges, le 15 Octobre
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Le 15 Octobre est la Journée de Sensibilisation au Deuil Périnatal : une journée spéciale, dédiée aux parents endeuillés par la perte d'un enfant, pendant la grossesse ou peu après l'accouchement.
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